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Anthony Fardet, ingénieur agroalimentaire et nutritionniste, Christophe Brusset, ancien dirigeant de l’industrie agroalimentaire, ont des révélations à vous faire sur les plats mitonnés par l’industrie agroalimentaire.
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Qu’ils sont alléchants ces plats préparés en tous genres, aux rayons des grands magasins ! Anthony Fardet, ingénieur agroalimentaire et nutritionniste, vous emmène avec Christophe Brusset, ancien dirigeant de l’industrie agroalimentaire, dans les couloirs secrets de cette industrie, avec des révélations à la clef.
Nos systèmes alimentaires ne sont pas durables et soulèvent une méfiance grandissante de la part des mangeurs. En cause notamment notre consommation excessive de produits animaux et ultra-transformés qui menace notre santé, la biodiversité et le bien-être animal, l'environnement (pollution, déforestation, gaz à effet de serre…), la vie sociale, les petits producteurs et les traditions culinaires dans le monde.
Pour Anthony Fardet, ingénieur agro-alimentaire et docteur en nutrition, une solution efficace pour contribuer à rendre plus durable nos systèmes alimentaires serait de tendre vers un régime alimentaire de type 3V pour Végétal (maximum 15% de calories animales/jour, soit 2-3 portions), Vrai (maximum 15% de calories ultra-transformées/jour, soit 1-2 portions), Varié, si possible bio, local et de saison.
Christophe Brusset, ex-dirigeant d'industries agroalimentaires qui en dénonce les dérives dans son livre Vous êtes fous d'avaler ça ! complète cette approche en nous éclairant sur la meilleure façon de manger en toute sérénité.
Débat modéré par Christine Masson.
Anthony Fardet
De formation ingénieur agro-alimentaire de l'AgroParisTech et docteur en nutrition humaine de l'université d'Aix-Marseille. Aujourd'hui chercheur en alimentation préventive, durable et holistique il exerce depuis 23 ans dans la recherche à l'interface alimentation-santé, avec un focus sur l'impact de la transformation sur le potentiel santé des aliments.
Christophe Brusset
50 ans, ingénieur, ancien trader et dirigeant au sein de groupes internationaux de l'agroalimentaire, est l'auteur de "Vous êtes fous d'avaler ça!" publié chez Flammarion en 2015. Vendu à plus de 100 000 exemplaires, cet ouvrage dénonce les dérives de l'industrie agroalimentaire et leurs conséquences sur notre santé. Il est également l'auteur d'un livre de conseils pour bien se nourrir Et maintenant, on mange quoi ? paru en 2018, et d'une vaste enquête sur le Bio éditée en 2020, toujours chez Flammarion.
Certains l’appellent la « malbouffe », d’autres parlent d’alimentation ultra-transformée. Au fond, si on bouffe mal, on peut se demander à qui en revient la responsabilité : aux mangeurs ou à ceux qui produisent les aliments ultra-transformés ?
Au XIXe siècle, des innovations majeures révolutionnent la conservation des aliments ; on invente des tas d’additifs alimentaires de synthèse et des matériaux d'emballage très design en plastique ou autres matériaux très colorés pour aiguiser les papilles gustatives des consommateurs. Au XX siècle, les géants de l’agroalimentaire développent la technique du « cracking ». On fractionne les aliments en toutes petites particules que l’on réassemble ensuite à notre guise pour créer toute sorte de nourriture qui ressemble à des aliments naturels sans en être. Des prouesses technologiques très rentables mais qui se révèlent à l’origine de ce qu’on appelle malbouffe lorsque l’on veut mettre la responsabilité sur les consommateurs.
A. L’industrialisation de l’alimentation
« Les aliments ultra-transformés sont nés de la volonté de rendre les aliments plus agréables au goût, moins onéreux, avec une durée de vie plus longue et aussi, bien souvent, plus addictifs… ».
Dans les années 80, les produits ultra-transformés sont apparus massivement sur les linéaires des supermarchés et hypermarchés. Aujourd’hui on estime qu’il représente environ 80% des aliments emballés distribués par la grande distribution.
Durant les dernières décennies, les habitudes alimentaires se sont modifiées dans le sens d'une augmentation de la consommation d'aliments ultra-transformés. Plébiscités pour leur simplicité et leur attractivité, ils contribuent aujourd'hui à plus de la moitié des apports énergétiques dans de nombreux pays occidentaux. Souvent pauvres en fibres et protéines, ils possèdent une haute teneur en graisses saturées, en sucres ajoutés et en sel. Ils favorisent l’hyperglycémie et ne rassasient pas.
Ces produits se caractérisent souvent par une qualité nutritionnelle plus faible, mais aussi par la présence d'additifs alimentaires, de composés reconstitués et de composés provenant des emballages et autres matériaux de contact.
Mais qu’est-ce qu’un aliment ultra-transformé et comment le reconnait-on ?
Peu chers à produire par les industriels, qui jouent aux apprentis sorciers en combinant ces nutriments obtenus par "cracking", ou fractionnement d'un aliment en dizaines de poudres et de sirops sont de plus en utilisés.
Des chercheurs de l’université de Sao Paulo ont notamment retenu plusieurs critères pour les définir tels que la quantité d'ingrédients.
Les livres présentés sur cette page peuvent être empruntés GRATUITEMENT via le réseau des bibliothèques de l'agglomération dunkerquoise Les Balises.
Accédez aux résumés en cliquant sur l'image.
Bonne lecture !
B. Comment l’alimentation ultratransformée affecte notre santé ?
« Environ 1 décès prématurés sur 5 dans le monde est lié à une mauvaise alimentation »
Une bombe à retardement …
« En 2050, on estime que la moitié de la planète sera obèse ou en surpoids, entraînant une explosion du diabète, des maladies cardiovasculaires et de certains cancers. Comment expliquer cette épidémie mondiale qu’aucun pays n’est encore parvenu à enrayer ? »
Un monde obèse (Documentaire Arte – Réalisation Thierry de Lestrade et Sylvie Gilman - 2020) est disponible également dans la bibliothèque numérique des Balises.
Plus d’une quarantaine d’études, à ce jour, démontrent qu’ils favorisent le développement de maladies chroniques et qu’ils sont à l’origine de sur-risques de cancers, de surmortalité, d’obésité.
Par ailleurs, un groupe de scientifiques de l’université de Navarre (Espagne) a mis en évidence le lien entre consommation de produits ultra-transformés et vieillissement des cellules.
Les pathologies associées à l’alimentation, épidémies d’obésité et de diabète, croissent chaque année, conduisant à une réduction de l’espérance de vie en bonne santé.
Les lobbies agroalimentaires n'utilisent pas seulement le marketing pour arriver à nous faire acheter leurs produits ultra-transformés. Le documentaire de Stéphane HOREL et de Brigitte ROSSIGNEUX, les Alimenteurs, révèle les non-dits et dévoile les conflits d'intérêts qui interfèrent sur la puissance publique au détriment de la santé des citoyens.
L’industrie agro-alimentaire est très mobilisée et agit en silence pour protéger ses intérêts financiers. L’étude de Que Choisir et de Médiapart nous dévoile leurs secrets de cuisine.
Les industriels utilisent diverses tactiques, pour semer le douter et pour influencer le discours scientifique, les politiques de santé et l’opinion publique. En voici quelques-unes :
- Ils s’immiscent dans le débat scientifique voire financent des études scientifiques favorables à leurs produits
Martin HIRSCH dans son livre Pour en finir avec les conflits d’intérêt (ci-dessous) révèle le lien fort qui existe entre chercheurs et industriels. Il explique que les travaux qui font foi émanent d’instituts hybrides comme l’Institut français de la nutrition, qui sous une apparence officielle est en fait uniquement financé par l’association nationale des industries alimentaires (ANIA).
- Des pressions s’exercent sur les élus pour éviter toute réglementation
l’Assemblée nationale a refusé d’inscrire dans la loi « l’interdiction des publicités pour des produits alimentaires trop gras, trop sucrés, ou trop salés à destination des enfants » et a rejeté l’étiquetage nutritionnel obligatoire
Ainsi il n’existe aucune réglementation à caractère obligatoire pour encadrer les publicités à destination des enfants, à l’exception de celle de la loi Gattolin mais qui ne s’applique qu’aux programmes des chaînes publiques, comme le souligne l’étude de l’association Que Choisir.
- L’industrie agro-alimentaire, s’affiche comme vertueuse et devient partie prenante de la politique de santé publique
Des programmes de santé publique sont donc financés et ou conçus par les industriels, à l’exemple de Nestlé qui a investi dans le programme EPODE de prévention de l’obésité. Le lobby agro- alimentaire part en guerre contre les applications citoyennes qui référencent et osent noter leurs produits alimentaires selon leur composition nutritionnelle.
Cash investigation - Industrie agro-alimentaire : business contre santé (Intégrale)
Elise Lucet révèle les recettes inavouables des géants de l'agroalimentaire. De la Bretagne au Danemark en passant par la Californie et le Wisconsin, pendant un an, une équipe a avalé les kilomètres, en avion, en voiture et en caddy pour déterminer comment ces mastodontes de l'assiette pèsent sur les décisions de santé publique, à leur avantage. Elise Lucet prolonge l'enquête avec des experts et des responsables politiques.